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> La fin du voyageéd. Labor&Fides, octobre 2022 Dès l’instant où l’on publie quelque chose, la légende du moi s’enclenche. À l’heure où la moindre information a la mobilité d’un virus, il se trouve toujours quelqu’un pour vous créer une page Wikipédia ou vous raconter en trois lignes sur son mur Facebook, tandis que bloggeurs et journalistes se recopient les uns les autres à partir d’une biographie de cinquante mots qu’un jour on a eu la faiblesse de fournir. Alors, la bobine du récit de soi, jusque-là lovée serrée au creux de l’ombilic, échappe et se dévide sans plus pouvoir être rattrapée. On assiste, curieux et impuissant, à la fabrication d’un personnage dénué de complexité, qui ne nous est pas tout à fait étranger, qu’on se préfère parfois, qui nous agace et qui nous attendrit. On lui apporte quelques retouches au gré d’interviews éclairs, mais on comprend vite devoir s’en arranger à défaut de pouvoir l’étrangler sans disparaître avec lui, le monde contemporain exigeant étiquetage et image. Moi, c’est la « Grande Voyageuse ». Et ne jouons pas sur les mots. Personne n’a jamais entendu par là le voyage immobile, psychique, au coin de la rue, autour de ma chambre… Tous ont pensé kilomètres, itinérance, distance, décalage horaire, sac à dos, et considéré que le mouvement constituait le gros de ma vie. C’est contre cette idée que je compose ce texte : que ne soit pas renié ce qui fut, d’accord, mais que soit ici rétablie une forme de vérité, fût-elle moins tape à l’œil. |
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> Miss SarajevoEdition Buchet Chastel, collection Qui Vive / août 2018
Printemps 1993. Joaquim, vingt ans, débarque dans Sarajevo assiégée. Armé de son seul appareil photo, il défie la mort en mémoire de Viviane, sa sœur récemment disparue. Deux décennies plus tard, dans le train qui le ramène à Rouen où il n’est plus revenu depuis, Joaquim se souvient des replis de cette guerre où les gestes minuscules étaient autant d’actes de résistance, et où se préparait, sous les tirs des snipers, un concours de beauté. Une plongée intime dans le quotidien de Sarajevo en guerre, où chacun cherche à retrouver l’amorce de sa vie, réaffirmant à sa manière son droit à la paix et à la liberté. |
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> Le plancher de JeannotEd. Buchet Chastel, collection Qui Vive, mars 2015 À la mort de son père, Jeannot est contraint de quitter dans l’urgence l’Algérie et la guerre : c’est à lui, désormais, de s’occuper de la ferme, de sa mère et de sa sœur Paule. Cette famille du Béarn, réduite à un trio fusionnel, va progressivement se couper du monde et s’enfoncer dans un délire paranoïaque dont témoigne, aujourd’hui encore, le « Plancher de Jeannot », exposé à l’entrée de l’hôpital Sainte-Anne à Paris. La voix de Paule, brute et poétique, s’élève pour nous faire entendre le récit de cette tragédie familiale, librement inspiré d’une histoire vraie. Dans une langue envoûtante, ce monologue aux résonances antiques nous mène aux frontières du silence pour nous hanter durablement. |
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> Les sorciers meurent aussiEd. Livres du Monde, avril 2013 Recueil de poèmes accompagnés de 15 collages réalisés sur la route de "L’Usage du monde" de Nicolas Bouvier. Préface d’Eliane Bouvier. Possibilité de commander sur le site http://www.livresdumonde.net/livres... |
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> SolliccianoEd. Zulma, 2011. PRIX THYDE MONNIER 2011 DE LA SGDL
Un secret en forme de lacune entoure les agissements de Norma-Jean, incandescente quinquagénaire glamour en diable. L’étrange relation en miroir avec son mari, autrefois son psychanalyste, et cette fascination pour un ancien élève qu’elle visite chaque jeudi à la prison de Sollicciano en Toscane, alimentent un mystère qui s’amplifie dans une époustouflante progression dramatique... |
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> L’Ange anatomiqueEd. Phébus, 2008 / Ed. Livre de Poche, 2010 De retour dans son pays natal après quinze ans d’exil politique, Ehsan se cherche dans les décombres d’une dictature. Le soleil est haut dans le ciel des Tropiques. Contrairement à ses habitudes, il s’est aventuré derrière la maison, à flanc de colline. Pour sa femme qui le retrouve gisant en contrebas, il s’agit de réagir vite, avec sang-froid. Cap sur l’hôpital du Ruban vert où le diagnostic tombe, irréversible, puis sur Paris pour une opération d’urgence et une prise en charge médicale. Ehsan ne remarchera plus. Le calme de l’épouse n’est qu’apparent : au fond d’elle-même, elle sait que « l’accident » ne fait que fragiliser davantage une union déjà vacillante... |
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> Le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariésEd. Phébus, 2007 / Ed. Livre de Poche, 2008. PRIX DU PREMIER ROMAN 2007
On dit que le grand amour est un voyage... C’est la fin de l’un et le véritable début de l’autre que relate ce premier roman enchanteur. En posant nos pas, précautionneux, dans les mots de la narratrice, nous visitons l’Afghanistan, de Kaboul à Djalalabad. Un Afghanistan intime, grêlé par la guerre certes, mais étranger aux représentations que nous fournit l’actualité télévisuelle. La jeune femme est arrivée là peu après l’intervention américaine pour donner des cours de français. Elle s’est éprise d’un autre expatrié, plus âgé, et marié. Si cette liaison a pour elle le goût de l’inédit, ses affres sont le lot de toutes les passions : escapades érotiques, manque de l’autre, soif d’absolu, espoir de vivre un jour ensemble, promesses insensées, désillusions et souffrances. Quand la narratrice succombe finalement au charme d’une terre d’exil violente mais envoûtante, elle se déprend de celui de l’homme qui lui a fait subir mille morts. C’est l’âme dépaysée qu’elle part alors à la rencontre d’habitants qu’un sourire, une parole, un geste gravent dans sa mémoire, et que sa langue aérienne grave en la nôtre... |
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> Le simulacre du printempsEd. Le Bec en l’Air, Manosque - Octobre 2008 À partir des photographies en couleurs de Frédéric Lecloux, réalisées dans l’intimité de l’appartement de sa grand-mère à Bruxelles, Ingrid Thobois imagine un texte de fiction comme une mise en abyme poétique. Un homme assiste au déménagement de l’appartement de sa mère qui vient de mourir. Peu à peu, les agissements et les commentaires des déménageurs le plongent dans le passé et lui évoquent des souvenirs précis. Que faut-il garder ? Que faut-il jeter ? A mesure que l’appartement se vide, la mémoire du narrateur se charge jusqu’au moment où il se retrouve seul dans l’appartement, un appareil photo chargé d’une pellicule 24 poses à la main... |