Éditions Labor&Fides, avril 2024 – Où trouver ce livre ? Partout, et en librairie c’est mieux !
Présentation : C’est sans tabou qu’Ingrid Thobois dépeint les transformations qu’opère la maternité, dans un texte débordant d’amour et d’humour. N’épargnant pas la mère qu’elle est devenue, bien loin des idéaux et des clichés, l’autrice dévoile dans une langue d’une grande sensibilité la façon dont la maternité renverse les catégories du banal et de l’extraordinaire. Débusquant le risque de « la mère-labyrinthe dont [l’enfant] ne saurait sortir », cette méditation littéraire indique la vocation maternelle suprême : « proposer le monde sans imposer la route ». Un livre-fresque où chaque lectrice et chaque lecteur se voit apparaître, en différents lieux et en différents moments, sur la photo de famille dont la maternité vient faire bouger les rangs. Une lecture intelligente qui passe la maternité au crible avec lucidité et tendresse.
Extrait : Avoir ou avoir eu une mère ne vient pas soulever la question de la maternité. Avoir un enfant, si. Par un jeu de ricochets dont la famille a le secret, c’est une fois passée mère que la nôtre se mue en une immense question qui ne cesse de nous être renvoyée dans le miroir, mon beau miroir, où se reflètent à l’infini les mères et les filles enchâssées. (…) Pour ma part, entre le sens dessus dessous d’être devenue mère et la constance de demeurer la femme qui n’a pas effacé l’enfant d’autrefois, il y a le grand bazar aux émotions, aux paradoxes, le langage et ses approximations, le discours et les actes, il y a le corps, l’inconscient et l’esprit, il y a les représentations dont s’amuse le réel, les temporalités entrechoquées, les intentions et ce que j’en fais, il y a le renversement des catégories, les jours pairs et les jours impairs, le pas en avant et les trois en arrière, et puis il y a la famille, ce Léviathan que chaque maternité vient chahuter, vaste parterre de rangs qui se déplacent, ou le devraient.