Le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés

Le Roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés

Éditions Phébus, 2007 / Éditions Livre de Poche, 2008 / PRIX DU PREMIER ROMAN 2007

On dit que le grand amour est un voyage… C’est la fin de l’un et le véritable début de l’autre que relate ce premier roman enchanteur. En posant nos pas, précautionneux, dans les mots de la narratrice, nous visitons l’Afghanistan, de Kaboul à Djalalabad. Un Afghanistan intime, grêlé par la guerre certes, mais étranger aux représentations que nous fournit l’actualité télévisuelle. La jeune femme est arrivée là peu après l’intervention américaine pour donner des cours de français. Elle s’est éprise d’un autre expatrié, plus âgé, et marié. Si cette liaison a pour elle le goût de l’inédit, ses affres sont le lot de toutes les passions : escapades érotiques, manque de l’autre, soif d’absolu, espoir de vivre un jour ensemble, promesses insensées, désillusions et souffrances. Quand la narratrice succombe finalement au charme d’une terre d’exil violente mais envoûtante, elle se déprend de celui de l’homme qui lui a fait subir mille morts. C’est l’âme dépaysée qu’elle part alors à la rencontre d’habitants qu’un sourire, une parole, un geste gravent dans sa mémoire, et que sa langue aérienne grave en la nôtre…

 

Extrait : Telle serait donc la fin. Tel serait l’épilogue d’un amour insensé, soldé par un adieu, quand un roi devait bien avoir dans ses pouvoirs celui de nous marier, de surcroît sur-le-champ. Mais qu’on ne se méprenne pas : c’est un cas de rupture. Une cassure après d’autres, une pincée de douleur.

Nous avions délibérément franchi le seuil de la propriété : aucune erreur d’orientation ne conduit à l’enceinte d’un palais. Profonde allée déserte, bordée de platanes aux troncs de baobabs dont pas une guerre n’avait eu raison. C’était encore Kaboul. Cela n’y ressemblait plus. À la tombée du jour, les oiseaux s’égaillaient et je songeais à la perruche verte, bec rouge acéré, qui depuis quelques heures avait placé son entière confiance dans mon bout de jardin pour y promener ses déhanchements de bête idiote ne sachant pas voler. Déjà je m’égarai. Je rentrai au palais. La main de Nathan serrait la mienne : ce serait son dernier geste, sa dernière preuve d’amour. Je ne pensais qu’à cela. Où était le palais ?

Marquée par un haut portique de pierres sombres, l’entrée avait quelque chose de trop large au regard des ruelles afghanes, un air de Novgorod et un gris de Paris. Où était le palais ? Une dizaine d’enragés, kalachnikov au cou et diverses pétoires ficelées à la cuisse, persistaient à chausser des lunettes noires sous la pluie. Derrière les fronts étroits de cette milice en béret, restait-il de la place pour un soupçon de pensée quand la mienne se trouvait réduite à la contemplation d’un film qui se jouait sans moi ? Bientôt nous fûmes garés dans la cour du palais. Plus de doute possible. Mais pourquoi donc, au fait ? Nathan me regardait, mais j’étais incapable de lui rendre ne fût-ce qu’un sourire. Mon coeur était glacé d’une peur sans tremblement. Étrange indifférence à l’égard d’une merveille, pas le moindre embryon de fausse timidité. Nous allions voir le roi, voilà, je m’en souvenais. (…)

– Traduit en arabe égyptien (GEBO éditions)

 

Revue de presse

>Le Figaro, supplément littéraire août 2007

> Le Temps (Suisse)
Il y a une grâce à n’en pas douter dans ce premier roman d’Ingrid Thobois…

> Le Figaro : Kaboul de cristal
Dis-moi quel est ton arrière-pays, je te dirai qui tu es. Outre L’Usage du monde de Nicolas Bouvier, on parierait volontiers que l’arrière-pays d’Ingrid Thobois, née en 1980, est notamment constitué des contes des Mille et Une Nuits…

> La Réforme : romantisme pas mort
Ce roman est d’une telle allégresse, d’une telle maturité qu’on en sort comme enluminé et illuminé d’images diverses et fortuites…

> La gazette du Nord Pas de Calais : loin des bombes
« Les guerres ont beau gronder, les bombes déchirer les corps, rien n’est plus douloureux qu’un amour que l’on tue ». Ainsi parle la narratrice de ce bref roman qui s’apparente à une parenthèse enchantée…

> Roadbook magazine
C’est à la fois court et tellement intense. On retient son souffle sur cette intimité pudique, ce destin qui se noue à celui de l’Afghanistan…

> Le soir (Belgique) : s’éprendre
Ingrid Thobois inscrit une trame sentimentale sur une démarche à la Nicolas Bouvier : aller vers l’autre, écouter, transmettre…

> Paris Normandie : l’âme de l’Afghanistan
A 27 ans, Ingrid Thobois publie son premier roman : Le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés, salué par la critique…

> Le Monde des livres : on appelle cela littérature
A la maîtrise du récit, il faut ajouter d’autres qualités, l’évocation subtile des sensations et des sentiments, la finesse d’une écriture qui donne à ce roman quelque chose de magique sans sacrifier à l’exotisme. On appelle cela littérature…

> Le Nouvel Observateur
Ingrid Thobois entre avec talent dans le beau pays de la littérature…

> Impact médecine : prix du premier roman
Ingrid Thobois, 27 ans, a obtenu le Prix du Premier Roman pour « Le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés ». Ingrid Thobois écrit comme elle voyage…

> Liberté dimanche : comme un rêve
D’origine rouennaise, Ingrid Thobois, 26 ans, a reçu le prix du Premier Roman pour son ouvrage sur l’Aghanistan. La jeune femme nous livre ses premières impressions…

> Marianne : premier roman
Joli premier roman, qui vient d’obtenir le prix idoine, que celui d’Ingrid Thobois…

> Ouest France : Afghanistan, histoire d’un séisme amoureux
Afghanistan, histoire d’un séisme amoureux. Roman. Dans « Le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés », une jeune humanitaire raconte sa double passion pour un homme et pour un pays. Ce livre délicat et intense a obtenu un Prix du Premier roman très mérité…

> Le Point : reine d’Afghanistan
Ce livre avait toutes les raisons d’emporter le prix du Premier Roman. C’est fait. Un vrai talent d’écriture…

> ELLE : c’est Kaboul-versant
Avec un titre aussi romanesque, « le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés » (prix du Premier Roman), on ne pouvait pas imaginer d’amour heureux…

> Livres hebdo : Afghanistan mon amour
Par une toute jeune écrivaine-voyageuse, un premier roman où se mêlent l’amour et la passion pour un pays meurtri mais vivant…

> L’Express : l’Afghanistan au coeur

Ingrid Thobois, petit bout de femme de 27 ans, émule de Joseph Kessel et de Nicolas Bouvier, suscite, dit-on, l’admiration des baroudeurs et écrivains-voyageurs. Avec ce récit au style élégant, qui vient de recevoir le prix du Premier roman, elle force le respect de tous. Et peut repartir en paix…