Sollicciano

Éditions Zulma, 2011, PRIX THYDE MONNIER DE LA SGDL – Où trouver ce livre ? Partout, et en librairie c’est mieux ! 

Un secret en forme de lacune entoure les agissements de Norma-Jean, incandescente quinquagénaire glamour en diable. L’étrange relation en miroir avec son mari, autrefois son psychanalyste, et cette fascination pour un ancien élève qu’elle visite chaque jeudi à la prison de Sollicciano en Toscane, alimentent un mystère qui s’amplifie dans une époustouflante progression dramatique…

 

Extrait : La philosophie n’a qu’un sujet : le temps. L’histoire des idées forme une roue autour de ce seul axe. Toutes les préoccupations humaines se rencontrent à l’endroit de ce nœud. La vie peut se résumer à une chute de tissu plus ou moins large, imprimée de motifs qui sont nos seules éternités. La première décennie semble longue et épaisse comme une cuillérée d’antibiotique pour enfant, aromatisé jusqu’à la nausée. Le goût reste en bouche et remonte parfois au nez. Baluchon de chair et d’os trimballé d’épaules en épaules, petit fardeau ignorant sa trajectoire, parfois abandonné ou se vivant comme tel, l’enfant fait l’acquisition des fondamentaux : d’abord le langage, ensuite la propreté. Plus tard, il s’accommode beaucoup mieux de l’incontinence que de l’aphasie. À moins que, devenu aphasique, il ne soit pas en mesure de faire savoir qu’il s’accommode bien mieux du silence que de l’incontinence. Mais après tout qu’importe, les deux allant souvent de pair. La deuxième décennie est celle de tous les dangers. Vivre con, mourir violemment. Nombre de trauma- tismes trouvent leur origine dans l’accident de voiture de la première amoureuse, la leucémie du petit voisin, l’overdose du fils de la boulangère ou le coma éthylique du tombeur de la classe. On assiste à ses premiers enterrements. On éprouve les premières pertes de sens devant des cercueils trop petits. On avale ses premières bouffées d’absurde au spectacle de parents dévastés, eux-mêmes un peu trop jeunes pour mourir. À défaut d’avoir saisi la valeur de la vie, on commence à redouter la mort. Au cours de la troisième décennie, soudain, on se rend compte qu’un tiers s’est écoulé. On intègre une donnée qui jusqu’ici nous avait échappé : la mort ne sera pas forcément brutale et en couleur. Sans panache, elle pourra aussi être lente, douloureuse et inesthétique. Alors on corrige ses habitudes à la lecture des statistiques dans les magazines. Il va falloir songer à arrêter de fumer. À l’idée de durer, une déprime s’installe. Pour James Dean, l’occasion est ratée.

 

 


Traduit en TURC par Aykut Derman, éditions Yapı Kredi, 2013

 


Traduit en ITALIEN par Silvia Turato, éditions Keller, 2013

 

 

Revue de presse

> France Inter : « conduite accompagnée », interview en duo avec Michel Nuridsany
Mathias Deguelle reçoit Michel Nuridsany accompagné d’Ingrid Thobois (émission diffusée le 19 mai 2012)

> Le Figaro littéraire : la rédemption derrière les barreaux
L’étrange relation entre une enseignante et son ancien élève détenu en prison…

> Page des libraires : Hitchcock dans un texte
Ce texte démontre toute l’originalité et la maîtrise d’une auteure qui se plaît en permanence à surprendre son lecteur…

> Le Monde des Livres
Les prisons de Norma-Jean…

> Livres hebdo : vertiges de l’amour
Un magistral portrait de femme, entre passion et folie…

> Portrait par l’Agence régionale du livre et de la culture, Haute-Normandie, février 2012

> Portrait par Les Nouvelles d’Alsace_Extension du domaine de la fiction

> Blog de Jean Bologne
« Ce troisième roman d’une romancière trentenaire est un livre d’une parfaite maîtrise qui nous fait augurer de puissants romans à venir »

> Blog de Lili Marylène
« Rien à dire, c’est une réussite ! »

> Blog jesuisvenuetelire.fr
« Je sais à présent qu’Ingrid Thobois a aussi le don de fouiller la psychologie de personnages fragiles et denses à la fois, celui de sonder les profondeurs de leur âme et les liens qui les unissent »

> Blog Livres-Addict.fr
« Ingrid Thobois navigue en eaux troubles et entrelace motifs et pistes avec une science virtuose. Et le tout est porté par une écriture d’une élégance aristocratique et d’une force tout à fait percutante »